Journal d’une triathlète en devenir [PARTIE 2]

Eleïssa Karaj
27 min readJun 24, 2022

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Juin 2022

Mardi 7 Juin

J’ai pris une sacrée pause depuis le triathlon de Cannes. J’en avais besoin, je pense. Je suis restée quelques jours dans l’euphorie du Triathlon. Je n’ai pas eu spécialement de grosse fatigue ou de courbatures.

Sur l’ensemble du mois de Mai, j’ai bien sûr continué le sport, mais je me suis laissée 2 semaines sans penser “entrainement triathlon”. J’ai fait quelques sessions de cycling chez Dynamo, qui ne sont pas pour moi du sport. C’est plutôt mes sessions “fun”. Pas mal de CrossFit aussi.

J‘ai aussi relâché la pression en terme d’hygiène de vie : je suis partie en Albanie 3 jours, dont une nuit blanche de fête. Plus une soirée avec ma meilleure amie, qui s’est terminée à 9h30 du matin. Je n’avais plus fait de telles sorties depuis mes années écoles de commerce. C’est certainement anecdotique pour certains, mais c’était la première fois depuis très longtemps que je n’était pas sortie de la sorte.

J’ai donc accumulé pas mal de fatigue, et j’ai fait une énorme coupure mentale sur le triathlon. J’ai complètement déconnecté. Il faut dire qu‘au mois d’Avril, tout mon espace mentale libre était occupé à Cannes et à la suite. C’est pour cela que je ne suis pas mécontente de cette coupure, qui me parait saine pour tenir sur le long terme jusque l'Ironman.

Néanmoins, je pense qu’il est important que je me remette dans l’état d’esprit 100% focus sur ma prochaine course : Deauville. Cette course arrive précisément dans 11 jours. Je suis donc dans ma semaine “très intense” avant une semaine prochaine axée sur la récupération.

Je vais dans le sud ce weekend pour l’anniversaire de Babi, j’essaierais d’aller nager en mer, et rouler.

Samedi 4 Juin

J’ai participé à la SwimX expérience. Une course d’obstacle dans le Canal Saint Martin. C’était très difficile, mais très fun. Le temps était magnifique. Je me suis inscrite car je me suis dis que cela me ferait un peu de nage en eau libre.

Le temps est finalement magnifique, c’est très drôle d’enfiler ma combinaison en plein Paris !

L’évènement en lui même était très sympa. C’était drôle de nager dans la Canal Saint-Martin. Le temps était magnifique, alors même qu’en arrivant nous ne savions pas si la course serait maintenue en raison de l’orage qui était prévu.

En revanche sportivement parlant, c’était très dur. Le niveau était très élevé : des nageurs de clubs , des médaillés. Je n’étais pas non plus dans ma plus grande forme. J’étais un peu frustrée car, autant je me suis faite distancée par pratiquement tout le monde à la nage, autant sur les épreuves d’obstacles : escalades, échelles… J’étais bien meilleure que beaucoup de concurrents.

Le mur d’escalade que je franchis avec facilité

Je fais mon premier passage avec ma combinaison. Pour le deuxième, de peur de l’abimer sur les obstacles, je décide de l’enlever. Je suis plus à l’aise, effectivement.

Cela reste un super souvenir et une occasion d’enfiler ma néoprène à Paris, ce qui est quand même rare !

Avant le départ. Les passant sont très intrigués et se demande ce qu’il peut bien se passer.

Lundi 6 juin

Initialement, j’avais prévu une grosse sortie longue la veille. Mais un orage s’est déclenché à Paris. J’ai préféré aller au Crossfit.

Je me lève donc en ce lundi matin -férié-, prête à boucler une sortie de 100km. J’ai enfin acheté une pompe, j’ai donc pu regonfler mes pneus la veille. Non sans mal. Mes roues indiquent que je peux monter jusque 8 bar, mais j’avais réellement l’impression que j’allais les faire exploser à 5 bar. J’ai dû me forcer pour pousser.

Je me réveille naturellement plus tôt que ce que j’avais prévu : parfait, à 7h40 je suis donc sur le vélo. La sortie se passe très, très bien. Je roule agréablement jusque Cluny, j’y arrive relativement rapidement. Arrivée là-bas, le tronçon facile à suivre sur les bords du canal s’arrête. J’ai la bonne idée de sortir Strava.

C’est la première fois que j’utilise la fonctionnalité de trouver un tronçon intéressant autour de moi. Quelle bonne idée ! Je découvre un boucle très sympa, avec un peu de côte, et de superbes lignes droites en plein milieu des champs. J’adore. En terme de sensation, je pourrais rester encore. Je crois que je suis faite pour la longue distance. Mais l’heure tourne, j’ai des choses à faire, alors je fais demi-tour.

Je boucle une belle sortie de 106 km. Je commence à apprendre à gérer ma nutrition : je ne suis pas partie à vide comme à Lanzarote, je ne me suis pas non plus blindée comme pour Deauville -j’en avais eu mal au ventre. D’ailleurs, j’ai décidé d’arrêter les gels et de privilégier des ravitaillements naturels.

Je rentre plutôt en forme, et fière de moi.

Vendredi 10 juin

Mercredi dernier, je me suis couchée très tard. La fatigue me pèse. Hier, je suis allée nager environ 35minutes à Saint Ouen. Ce matin j’ai été au Cycling de Episod. Il s’agissait d’une session de Gimenez. Je dois avouer que je suis plutôt fière, j’ai du coffre. Je surpasse de beaucoup pas mal de personnes dans le cours, et surtout, je suis à l’aise, en terme de sensation. J’aime rouler.

J’ai hâte de refaire un test FTP pour voir si j’ai progressé, voir où je me situe depuis les 154 de Mars de 2022.

Dimanche 12 Juin

Je suis à Antibes en famille. Le temps est superbe, notre villa est face à la Mer. De bon matin, je suis allée nager en Mer. Les conditions sont magnifiques. L’eau est calme, claire. J’y vois les poissons. Je sais que les conditions à Deauville seront incomparables. Je prend même du plaisir à nager. Je crawl, je suis en trifonction car je n’ai pas pris ma néoprène.

Je boucle ma plus longue sortie en Mer ! 1h de nage et 1,7km à ma montre ! Je suis fière. Si les distances sont exactes, c’est plus que ce que je dois faire à Deauville !

La prochaine fois je tente de faire un dessin avec mon tracé ;)

En sortant de l’eau, je fais deux petits allers-retours en courant sur la plage, histoire de m’entrainer à cette transition qui parait-il peut être difficile pour le corps : passer de l’horizontal à la vertical.

C’est une bonne journée qui commence, même si j’ai à peine le temps de réaliser l’étape que je vient de franchir.

Lundi 13 juin

Toujours à Antibes. Ce matin j’ai réalise la séance de natation la plus courte de l’histoire. 7 minutes ! J’aurais mieux fait de rester au lit !!

Je me suis faite attaquée par des méduses -décidément- mais encore plus violemment qu’en Guadeloupe. Quelles sales bêtes, je les hait autant que les moustiques. A la première piqûre, j’ai mal, mais je continue. Je me dis

“ la foudre ne frappe pas deux fois au même endroit”

Après tout, lorsque j’ai été piquée en Guadeloupe, c’était au tout début de la séance et je n’ai plus été repiquée. Ni ce jour-là, ni les jours suivants. Alors je continues de nager.

Une nouvelle douleur me foudroie, sur l’autre bras maintenant.

Je commence à prendre un peu peur, décide de me rapprocher du bord. Je pense à ce moment que seul le “large” est dangereux. Je fais demi-tour, nage en intensité, et me fait attaquer de nouveau. Sur la jambe cette fois. Je comprends qu’il faut rentrer. L’eau est infestée de méduses. Je commence à avoir mal, on me pique de nouveau, sur le bras droit.

Je sors de l’eau pliée en deux, je serre les dents. Je récupère mes affaires. Je croise deux grands-mères qui utilisent leur éprouvette pour ramasser les méduses qu’elles aperçoivent au bord de la mer. Je vois un immense trou remplie à rebord.

Deux attaques en 5 mois (Guadeloupe/Antibes)

Comme en Guadeloupe, je met du sable sur la piqûre. J’arrive à la villa, tout le monde pousse des cris.

“Ca va”, je dis.

En réalité, je serre les dents. Je suis frustrée aussi, d’avoir écourtée cette séance. Ce n’est pas comme si je pouvais nager en Mer facilement depuis Paris...

Comme en Guadeloupe, j’applique directement de l’huile d’olive sur la blessure. La douleur se calme un peu. Je passe ma journée à la villa, en télétravail. Les autres partent à la plage, se gardant bien d’aller à l’eau.

Vendredi 17 juin

Je suis dans le train pour Deauville. On ne va pas se mentir, je ne me sens pas prête. J’ai été exténuée ces derniers jours. Hier et avant-hier, je me suis shootée au Dornomyl pour réussir à faire deux nuits de 8–9h.

Le weekend dernier, j’étais à Antibes en famille. Bien que ressourçant emotionnellement parlant, ça a aussi été très fatiguant. Nous étions onze dans une villa, j’ai dormi dans de très mauvaises conditions et une literie abominable. J’avais chaud, il y avait trop de lumière, des moustiques.

Je suis dépitée.

J’ai seulement fait mon sac ce matin, car hier je tombais de sommeil. Je n’ai pas trouvé ma Garmin. Je ne peux m’en prendre qu’à moi. Je ne sais pas si elle est dans mon sac, ou à Antibes, ou perdue. Je suis un peu en colère contre moi de la gestion de cette course. Je n’arrive pas en forme, peu focus. Comme le témoigne la fréquence des écrits dans ce journal. J’ai l’impression de ne pas avoir fait assez, d’être dispersée. Je crois savoir que cette course est bien plus exigeante que Cannes.

J’ai un très faible espoir de retrouver ma montre. Cela me serre le coeur, et me met en colère aussi. Je n’avais qu’à être plus attentive, mieux organisée, plus rigoureuse. J’ai envie de me taper sur les doigts.

Si je ne la retrouve pas, et si nous prenons le départ, ça sera donc une course à l’aveugle pour moi. Non pas que je cherche à faire un chrono — pour ma première vraie Distance Olympique ça serait ridicule, bien que j’aimerais à minimal égaliser mon temps sur la CAP.

Non, ce qui m’angoisse c’est de ne pas avoir le suivi des kilomètres sur le vélo, pour me gérer. De même sur la course à pied, j’estime avoir besoin de ma montre pour suivre les kilomètres parcourus, et ma vitesse surtout.

J’ai dit “si nous prenons le départ”, car la course sera peut-être annulée.

En milieu de mois de Juin, le thermomètre affiche déjà des températures caniculaires. Ce n’est pas ce qui m’inquiètes. La chaleur ne me fait pas peur. Fort heureusement d’ailleurs, car mon IronMan 70.3 est en Egypte. Non, ce que je crains c’est que la course soit annulée pour cause d’orage.

“C’est une blague ?”

Le temps est superbe et se dégrade dimanche. Malgré le fait que je ne me sente pas au meilleure de ma forme, je detesterais que cette course soit annulée. C’est une échéance que j’attends depuis longtemps.

Et tiens -comme quoi écrire a toujours eu valeur thérapeutique pour moi- en écrivant, je me rend compte que j’ai hâte. J’ai envie d’être à nouveau sur la plage. Lunettes vissées sur la tête, face à la mer, l’excitation bouillonnant en moi. Je veux me mesurer à la Manche, qu’importe le courant, qu’importe la température, la houle, l’eau trouble, le monde.

Je veux me mesurer à la côte Saint Laurent.

Quittes à devoir descendre du vélo, Dieu sait que je n’ai pas de fierté mal placée. Je sais que c’est une course exigeante, mais je sens en moi cette envie d’avant-course d’en démordre. Tiens, la perte de ma montre me parait maintenant dérisoire, en comparaison avec une potentielle annulation de course. J’ai envie d’être sur mon vélo, de rouler, de courir, et d’arriver.

J’espère que la course ne sera pas annulée. J’ai besoin psychologiquement de marquer la fin de cette première phase de ma saison, avant un retour musclée en septembre. Je n’ai pas envie de devoir songer à replanifier une course en Juillet, alors que j’ai aussi besoin de relâcher la pression. Ou pire, de me dire “tant pis” et de repousser mon premier format M à septembre.

Dimanche 19 Juin

8h55

Je prends mon petit déjeuner. J’ai passé du bon temps à flâner seule à Deauville, à me balader au village du Triathlon, à observer la ville vibrer au rythme des triathlètes qui l’ont envahie.

Passion Peanut Butter avec du sel, comme d’habitude. Les derniers préparatifs.

Voir les autres courses (XL, L) les jours précédents m’a mis dans le flow. Le mood pré-course. La rage au ventre, l’envie d’y aller, d’en découdre. L’excitation. La hâte.

J’ai entendu le vent souffler toute la nuit. Après deux jours de canicule, il pleut. Le vent va atteindre plus de 50km/h. Il y a eu un décès hier, à Deauville à cause du vent : un kitesurfeur.

A 11h hier, je suis allée au briefing de la course au cinéma du casino de Deauville.

Sur 1935 participants, seuls 1411 termineront.

Cela m’a à la fois reboostée et effrayée. Tant de choses me font peur sur cette course. Les 1,5km dans la manche (pourtant j’ai bouclé 1,7km à Antibes!). Oui mais, la houle, le froid, l’eau trouble.. La sortie à l’australienne.

Il faut avouer que nous ne sommes pas gâtés, il faut quasiment 1km pour rejoindre la plage après la nage.

Bref, je ne vais pas lister les choses que j’appréhende, puisque que je vais m’y confronter dans quelques heures.

J’ai quand même hâte d’y être, de finir. Le vent ? Je me rassure en me disant que je l’ai affronté à Lanzarote. Seule. Sur 100km.

Je sais pourquoi je suis là. J’ai un objectif qui me tiens à cœur. L’Egypte. J’irais au bout même si je dois en vomir. Même si je dois sortir dernière de l’eau, du vélo, de la CAP. J’irais au sommet de la côte Saint Laurent même si je dois déchausser. J’irais jusque l’arrivée même si je dois marcher sur la CAP. Je suis venir me faire kiffer.

J’ai hâte d’être sur la plage, face à la mer, lunette vissée sur le nez. Ca suffit de voir des triathlètes depuis 48h sans prendre le départ !! A mon tour maintenant !! Quelle idée, une course à 15h !! Bon, au moins, j’ai fait une bonne nuit.

Lundi 20 juin

C’est fait. Je l’ai fait. Comment, je ne sais pas.

C’est la première fois de toute ma vie qu’une course me parait aussi difficile.

J’ai pensé à marcher sur la course à pied. J’ai les jambes fatiguées, mais je ne me sens pas courbaturée.

C’était long, très long. La tempête à fait rage toute la nuit. Je rend mon AirBnB à 10h, Sylvain arrive. Maman sort de COVID et ne peut donc pas venir.

J’ai rassemblé mes affaires. Le temps est abominable. Vraiment. Il pleut, il fait froid. Je n’ai même pas de vêtements adaptés. Sylvain fort heureusement a un parapluie. Je suis en manche courte avec ma trifonction, je me protège de la pluie avec mon fouta.

10h15

Le temps me fatigue, j’ai déjà hâte d’en finir. A midi je dois aller chercher mon vélo. D’ici là, nous sommes posés avec Sylvain, nous discutons, prenons un café. Malgré le temps c’est agréable. Je lui repasse le fil de ma course pour ne rien oublier.

Quelle belle journée pour un triathlon !

12h00

Il est temps d’aller chercher mon vélo de location. Un beau bébé en carbone. Il pleut toujours autant, le vent souffle. Avec les triathlètes que je croise, nous échangeons des regards qui en disent long sur l’état d’esprit.. ca va être très compliqué. Etrangement, je ne stress pas. Sylvain m’achète une veste sur la route. J’ai enfin moins froid, je supporte mieux la pluie.

Je récupère mon vélo, cale mes deux bidons. Pendant que les loueurs gère la mécano sur le vélo, je mange un bout. Je me remercie intérieurement d’avoir prévu de manger sur le pouce.

La meilleure idée de l’année : riz et sauce soja dans un sac congélation, avec les baguettes de mes sushis de la veille. Spartiate & Efficace.

Mon vélo et prêt, je teste les pédale et réalise que… je n’ai pas mon autocollant pour le vélo ni mes lunettes ni mon bonnet de bain sur moi. Je monte rapidement en pression, un pic de stress m’envahit, mais je me calme vite. Je respire, tout cela est forcément dans la voiture. Je préviens Sylvain : je vais récupérer tout cela en vélo.

Ravitos scotchés, bidon positionnés

C’est en fait un mal pour un bien, j’avais oublié qu’il me fallait me familiariser avec ce petit joujou.

A peine montée sur le vélo, je déraille.

Ah oui, petit pignon grand pignon petit plateau blabla… Je n’ai toujours rien compris à tout cela. Je fais quelques tours dans Deauville, me familiarise avec le vélo. Si je déraille, je déraille. Un jour, il faudra que j’apprennes à gérer des bolide de la sorte. Mais pour la théorie, ce n’est pas aujourd’hui.

Je récupère le reste de mes affaires. Je retourne retrouver Sylvain au café du Barrières. Je prend un dernier café, et je me met en route pour le parc à vélo.

Dernier café, le temps s’améliore légèrement

13h45

J’arrive dans le parc à vélo. Je ne suis toujours pas particulièrement stressée. Je range mes affaires. Je suis tout au bout du parc à vélo, “plus proche de la course à pied” je me dis. En terme de ravitaillement, j’ai l’impression d’être un peu lège : j’ai une compote et 4 petit sticks Meltonic achetés la veille. Une petite barre que je grignote à moitié en entendant mes voisines se conseiller de manger quelque chose.

J’ai décidé d’arrêter les gels chimiques. Aussi, à Cannes et lorsque j’étais venue à Deauville à vélo, j’avais l’impression de m’être trop ravitaillée, les gels m’avaient donné mal au ventre. Je tente d’être plus light. Je me dis que j’ai mangé du riz aussi faire 12h.

Le parc à vélo est bien plus agréable qu’à Cannes, plus grand, mieux organisé.

Le parc a vélo, bien plus agréable qu’à Cannes. Mes affaires sont prêtes

J’ai déjà soif. Je n’ai pas gardé ma bouteille d’eau avec moi. Je suis un peu dégoutée, je sais qu’en terme d’hydratation lorsqu’on a soif, il est déjà trop tard. Je ne veux pas entamer mes deux bidons que je veux réserver pour le vélo. Tant pis, je bois quand même quelques gorgée histoire de ne pas commencer à nager déshydratée.

14h34

Le parc à vélo ferme, je rejoint Sylvain à l’extérieur, nous arrivons sur la plage. Etrangement, je ne suis toujours pas stressée. C’est bizarre. Je ne sais pas si le fait d’avoir eu peur que la course soit annulée ne m’a pas au final libérée de tout mon stress. Pourtant, les conditions sont loin d’être clémentes.

Ravie que la course soit maintenue, d’être dans l’euphorie du début de course.

Et puis il faut avancer au bord de mer. Alors j’avance. C’est si long… Je me dis que ce parcours est quand même vraiment difficile.

Et là, arrivée face à la mer, j’ai un premier choc.

La température me va bien, les vagues un peu moins
Pas envie d’aller m’échauffer dans l’eau, j’aime y aller lorsque la course débuté

La mer est… vraiment agitée. Le choc ne dure que quelques secondes. De toute façon, j’avais été préparée psychologiquement à nager dans une “machine à laver”.

J’ai juste peur de ne pas passer la barrière horaire et qu’on m’empêche de prendre mon vélo.

Etrangement à part cela, je suis encore relativement sereine. Jusqu’au dernier moment je n’étais pas certaine de pouvoir prendre le départ à cause des conditions météo. Je crois que le fait de me rendre compte que ça me porterait un gros coup au moral de ne pas pouvoir concourir m’a finalement beaucoup aidée à déstresser : j’ai envie de faire cette course.

Préparation mentale

14h50

Le départ et sa parité ! (sur 1411 finisher, 204 femmes)

Je dis aurevoir à Sylvain. Nous nous répartissons dans les SAS. Je décide de me mettre dans le SAS débutant. L’excitation monte. Incroyable ! J’aperçois dans mon SAS un copain d’école ! Je vais lui parler, c’est très drôle. Il est avec un groupe d’amis, on discute un petit peu de nos parcours sportifs. C’est son premier triathlon, il est d’ailleurs en combinaison de surf. Nous rions.

Je trouve ça vraiment sympa de croiser une connaissance avant le départ. Cela m’était déjà arrivé au départ du semi-marathon de Paris où j’avais croisé Frances. C’était sympa, cela nous détend.

15h00

Les vagues partent devant nous les unes après les autres. Je salue le groupe, met mes lunettes, me focus. Je m’avance à l’avant du SAS. Le coup de feu retentit, je pars.

Je lance ma montre, et c’est parti !

Je m’élance dans l’eau. Elle ne me parait pas froide du tout. Après tout cette eau, je l’ai testée à 10 degré, et je supporte bien l’eau froide. En revanche il nous faut plusieurs mètres avant de commencer à nager. Nous avançons contre les vagues, ça secoue mais je m’attendais honnêtement à pire.

Je commence à nager. Etrangement, je me sens bien. J’avais aussi bien mieux ajusté ma combinaison que la première fois je crois. Sans aucun sens, je me dis qu’il faut que je ne fasse qu’un avec la mer, je n’ai pas peur de totalement m’immerger. Je suis vraiment bien, j’ai beaucoup plus d’espace qu’à Cannes. Personne ne me nage dessus. L’eau en revanche est trouble… Pas de poissons comme à Antibes, mais pas de méduses non plus ;)

L’eau secoue tellement qu’il est assez difficile de repérer les bouées. D’ailleurs, les canoës de secours me siffle à plusieurs reprises pour m’indiquer que je m’éloigne de la trajectoire. Je nage en trois temps, deux temps. En terme de souffle, je suis vraiment bien. Sur ce premier tour, je suis aussi en aisance musculaire. Comme à Cannes, je ne veux pas pousser, je sais que que la distance est plus longue (1,5km) et que je vais devoir encaisser une sortie à l’Australienne dans des conditions de mer compliquée.

Je finis ma première boucle de 750m -plus d’ailleurs, vu mes écarts de parcours- et commence à sortir de l’eau. C’est ma première sortie à l’Australienne, je sort de l’eau tant bien que mal, cours, et me replonge dans l’eau. Rebelotte, il faut lutter debout contre les vagues. Cette boucle me parait accessible. Avec le recul, je suis étonnée de l’aisance dans laquelle je me trouve : psychologiquement ce n’est pas dur, physiquement non plus.

Je nage, le soleil sort part moment, c’est presque agréable. Je vois à ma montre que je suis aux alentours de la demie-heure : la pression de ne pas passer la barrière horaire me quitte, ça me reboost.

Arrivée à la fin de la deuxième boucle, j’aperçois la plage : comme à mon habitude je donne un coup d’accélérateur. Je ne suis toujours pas en difficulté.

Je boucle ma nage en 43 minutes ! Et à ma montre, j’ai nagé plus de 1600m à cause du courant !

Sur le moment je suis contente d’avoir échappé à la barrière horaire. Aujourd’hui avec le recul, je suis très fière de ce temps. Avec les conditions, surtout.. Avec le recul, je me dis que mon 70.3 ce n’est “que” 500m de plus. Certes sans combinaison, mais à priori aussi sans vagues.

Je sors de l’eau, et commence à remonter la plage. Bon… c’est quasiment 1km de course à pied dans le sable… en sortie de nage… On parle souvent de la sensation désagréable de passer de l’horizontale à la verticale, je ne l’ai pas.

Je remonte la plage, passe rapidement sous la douche, continue de courir jusqu’au parc à vélo. Le trajet me parait long, mais je m’y étais préparée.

Vélo

Je ne trouve pas mon vélo du premier coup, je le dépasse. Puis fait demi-tour, le retrouve. Cette fois, je n’ai prévu de seulement enfiler mes chaussures, et de partir directement. J’ai disposé stratégiquement mon matériel, mieux qu’à Cannes.

J’enfile mes chaussettes, chaussures, casques, lunettes et monte sur mon bolide.

Je commence à rouler, je clipse mes chaussures. J’avais déjà soif avant de partir nager, autant dire que c’est maintenant pire. Pour gagner du temps, j’ai fait le choix de me ravitailler sur le vélo. J’ai scotché l’ensemble de mon ravitaillement sur le cadre : une pompote et 4 gels au miel.

Je bois un peu, je m’attèle à descotcher mes recharges. Je n’arrive pas à le faire correctement pour la pompote, alors j’attaque un premier gel. Je suis sur le vélo depuis à peine 2 minute, et c’est déjà dur dans les jambes. Est-ce la nage ? Ou la fatigue accumulée sur les dernières semaines additionné à un entrainement approximatif ? Je penche sur les deux dernières options.

Sur le moment, c’est le mode survie, je ne songe à rien de tout cela. Je prend mon premier gel, et je crois que j’enchaine avec la compote.

J’ai à peine le temps de souffler que je vois arriver la côte Saint Laurent. Bien plus vite que prévu.

Une super ambiance sur cette côte !

Je connaissais la difficulté de cette côte, je met de côté le fait que j’ai déjà les jambes lourdes. Et je roule. Je sais que j’ai de bonnes cuisses, je sais que je suis plutôt à l’aise en côte. D’ailleurs j’avance et dépasse même pas mal de personnes. Alors je continue d’avancer, j’en vois le bout ! Je me dis “un dernier effort” et j’envoie des WATT. J’arrive au bout et …

J’arrive au bout, et réalité, ce n’est pas le bout…

Je prend une claque psychologique. Je viens de tout donner en pensant arriver au sommet de la côte. La fin de la côte était masquée par un virage. Je ne sais pas dire si l’abandon est psychologique ou physique, mais je descends instantanément du vélo. Je déclipse, et fini la côte en courant, comme 50% des personnes autour de moi.

Avec le recul, je pense que j’ai les capacités physiques de gravir cette côte. C’est aussi une excellente preuve de l’importance de “la reco”. Pour l’avoir lu, et entendu des dizaines de fois, j’avoue m’être toujours dit “bon, je connais le parcours dans les grande lignes, c’est suffisant”. Et je crois que j’aime aussi découvrir sur place. Mais pour le coup, avoir fait la reco du parcours m’aurait sûrement évité de descendre du vélo. Et la suite.

Après la côté Saint Laurent, je me dis que le plus dur est fait.

Et je sens toujours cette fatigue dans les jambes. Je me dis qu’il faut absolument que je me ravitaille. Il me reste deux bidons et trois gel pour les 40km à venir. Je prend un premier gel, je commence à m’hydrater et…

Je fais tomber mon bidon par terre.

Je ne m’arrête pas, j’essaie de ne pas me dépiter, mais je suis quelques peu dégoutée… Pour rappel, j’ai soif depuis AVANT le départ de ma course… Je serre les dents. Je boirais au ravitaillement.

Je n’ai plus en détail le parcours -puisque je ne l’ai pas tellement étudié en amont- mais je me rappel que le gel que je prends et l’eau me font du bien. Je réalise que je suis fatiguée, pour sentir une différence aussi tôt dans la course grâce au ravitaillement. A Cannes sur le vélo, j’étais en aisance complète.

Je continues de rouler, ça va un peu mieux car le sucre fait son travail. Je prends quand même beaucoup de plaisir, le parcours est superbe. Il y a quand même pas mal de petites côtes. Et puis arrivée au 15ème kilomètre je vois devant moi non pas une “petite côte” mais un col…

Ah. Je n’étais vraiment pas prête psychologiquement pour ce parcours. Heureusement, j’ai un physique qui s’en sort bien en montée, je grimpe, je grimpe. Je vois des gens qui descende du vélo mais j’avance, en aisance même.

Après la côte, bonheur ! J’aperçois le ravito !

J’attrape un bidon d’eau. Je crois que c’est la première fois que j’ai autant besoin d’eau sur une course. Je me rends compte en écrivant que j’ai finalement pas mal été à la limite en terme de nutrition, lors de cette course. L’eau me fait énormément de bien.

Je continue de rouler, je parle avec une dame qui roule proche de moi avec le maillot de Gustave Roussi.

20ème kilomètre, de nouveau un col. Du 20ème au 30ème, le parcours est plus simple et alterne entre du plat et de la descente. Je prends encore beaucoup de plaisir. C’est vrai que c’est très technique, les virages s’enchainent, mais je suis bien. Le parcours est joli.

Arrivée au 30ème je vois un énième col. Long, très long. Je marmonne

“putain mais c’est que d’la côte ici”

Un athlète qui me talonne m’entends “Allez, courage”. Je monte donc ce col, en riant au souvenir de moi qui pensait que la seule difficulté de ce parcours était la côte Saint Laurent… Le parcours vélo est définitivement beaucoup plus dur qu’à Cannes. Je vois des gens qui descendent du vélo ici aussi, pour moi, ça va.

Sur la suite du parcours, je talonne un homme de mon âge. Je le dépasse, il me dépasse. Il encourage les autres autour de nous que nous dépassons ou qui nous dépasse en les appelant par leur prénom. J’adore l’esprit. J’arrive à bien relancer, il me lance “allezzzz c’est çaaa”. Je ne note pas son numéro de dossard mais ce tronçon m’amuse.

35ème km, dernière côte, je le perd.

Effectivement le parcours n’a rien d’une promenade de santé..

Je boucle le vélo en 1h42. Soit une dizaine de minute de plus qu’à Cannes, mais avec une natation et un parcours vélo bien plus hardcore. Je suis fière de moi.

T2

J’arrive au parc à vélo. Je dépose mon vélo. Je n’ai plus d’eau mais je fait quand même les fonds de mes bidon, par acquis de conscience. En écrivant, je réalise que ne prend rien pour me ravitailler : je n’ai plus rien.

Je lace mes chaussures, et je pars.

Course à pied — où l’épreuve psychologique

Je m’élance. Qu’il est long ce parc à vélo… Je commence à courir. Je sais qu’il faut faire deux boucles. Clairement, la sensation est incomparable avec Cannes. Mes jambes ne galopent pas, non.

Je cours à un très bon rythme sur le premier kil — la classique : 4:51. Très vite, je réalise que ça va être compliqué. Je sens un début de crampe au niveau de l’intérieur de mes quadris, surtout à droite.

C’est hors de question. Sans réfléchir, je me claque fort la cuisse.

La claque fait un bruit d’enfer, autour de moi, on se retourne. L’air de rien, ça me fait un peu de bien. J’ai l’impression d’être un peu plus réveillée, d’avoir moins les mains engourdies aussi. Vraiment, j’attends le ravito. Je ne sais pas à quel kilomètre il arrive, mais je sens que mon corps en a besoin.

Face à moi, c’est une énorme ligne droite. De l’écrire, j’en suis fatiguée.

Pourtant, j’ai toujours été adepte des lignes droite plutôt que des sillons. J’avance, je passe devant un bénévole qui m’arrose. La sensation me fait du bien.

Je continue d’avancer. J’aperçois au loin le ravitaillement. Je ralentis complètement -moi qui attrape en général un verre d’eau à la volée, où qui ne me ravitaille quasiment pas en semi-marathon. Je prend un verre d’eau, puis grande première du coca. J’attrape aussi trois morceaux de pastèque que je garde en main.

Instantanément, cela me fait du bien. Je crois que le coca m’a sauvée sur cette course. Comme un hamster, je garde le premier bout de pastèque en bouche quelques temps pour plus tard. Ça m’hydrate et me donne à la fois du sucre.

C’est à ce moment que j’arrive sur les planches de Deauville. Il y a du monde, ça me reboost un peu. Pour l’instant, je suis dans le dur mais c’est gérable.

Je vois Sylvain au loin ! Ca me redonne un peu de courage. Je continues, et j’arrive sur le tronçon de sable.

Bon, intérieurement je commence à vraiment pester sur cette course. C’est une course d’obstacle ou un triathlon ?????

Nous faire courir sur le sable, vraiment ? Après les 1km de sortie d’eau ?

Après le sable, le parcours fait demi-tour, et c’est reparti pour la ligne droite interminable. C’est là que je commence à être vraiment, vraiment, dans le dur. Je me dis

“c’est ton sport la CAP Eleïssa, tu l’a explosée à Cannes, tu ne peux pas lâcher”.

Je ne lâche pas. Je repars dans cette longue ligne droite. Une dame d’une quarantaine d’année est à côté de moi. j’entends sa famille l’encourager “allez maman, allez! Courage!”

Elle leur répond, pour elle-même plus que pour eux “ C’est dur, je vous jure c’est dur.” Après les avoir dépassés elle continue “c’est dur putain”.

Effectivement, c’est dur. Sur le moment j’ai envie de lui dire de se taire.

Il n’y a plus personne en terme de supporter sur ce tronçon. Autour de moi, c’est l’apocalypse : les gens marchent. S’arrête. Je vois même un abandon. Je suis à deux doigts de marcher, alors que je dépasse beaucoup de monde. Je ne sais pas si c’est mon mental ou mon physique qui lâche. Avec le recul, c’est plutôt le mental, puisque j’ai finalement terminé la CAP, avec un bon chrono.

J’aperçois de nouveau le ravito. J’ai envie de faire un câlin aux bénévoles. Mais à la place, je prends mon verre d’eau, mon coca. C’est la première fois que je m’arrête quelques instants sur un ravitaillement en course.

Et je repars. Je continue, j’arrive de nouveau sur les planches de Deauville. De nouveau la foule, de nouveau les gens qui m’encouragent par mon prénom. De nouveau le retour de la crampe. Je serre les dents et claque ma cuisse, fort. C’est drôle, ça euphorise la foule qui crie et j’entends un “allezzzzzz, c’est bien çaaa”.

Il me reste je pense moins d’un kilomète. Encore ce foutu tronçon de sable. J’avance et j’aperçois la ligne d’arrivée. Le photographe, aussi.

Determinée sur le tapis bleu de la ligne d’arrivée.

C’est bien la première fois que je ne souris pas au photographe. La première fois aussi que je n’ai pas l’énergie de sprinter sur les derniers mètres.

Je passe la ligne d’arrivée. Les larmes d’excitation d’avoir terminé la course me monte, mais c’est furtif. On me remet ma médaille.

Je boucle la course à pied en 53 minutes. Soit 833ème sur 1400. Sans compter les 500 abandons. Un beau chrono, que je suis allée chercher du fond de mes tripes. Je ne peux m’empêche d’être déçue de ne pas faire quelque chose d’aussi “exceptionnel” qu’à Cannes, mais les conditions sont incomparables. Mon état physique, la distance, la météo, la course.

Je vacille. Je rends ma puce, J’arrive au niveau du buffet. Il y a de tout : charcuterie, fromages, des bonbons. Je m’arrête pour prendre un énorme morceau de chocolat : je pense à Harry Potter et son chocolat à l’approche des détraqueurs.

Je vais au bar, demande un verre d’eau. J’ai même du mal à le demander. Je blague quand même avec le bénévole

‘j’ai l’impression d’être au bar à 4h du matin” : je suis affalée à son comptoir.

Je m’assois sur un transat, je vois tout les autres athlètes autour de moi. Debout, pour beaucoup en groupe. Je suis assise seule et je ne sais expliquer pourquoi, les larmes me montent de nouveau. D’épuisement cette fois. Je crois que je suis en tension depuis ce matin — démarrer une course à 15h, c’est dur. J’ai senti passer les 3h28 d’effort, mais je crois que c’est surtout psychologiquement que j’ai été challengée.

Je pleure de vrai sanglots car, de Deauville il va falloir rentrer à Paris, et puis, chercher mon vélo, et puis prendre une douche, et puis et puis. En fait, je suis juste fatiguée.

Un athlète se pose à côté de moi, un homme d’une quarantaine d’années. On se refait la course, et je retrouve l’euphorie de l’arrivée. Je lui dis que c’est seulement mon deuxième triathlon. Il me confirme que ce n’est pas une course de débutant — tu m’étonnes. Je lui dis que j’ai un ironman 70.3 en novembre et nous tombons d’accord sur une chose : boucler un M à Deauville en 3h28 avec ces conditions météo abominables, cela donne une très bonne indication sur ma capacité à boucler l’IM. Je l’espère en tout cas.

J’attrape un petit plat de pâtes, je retrouve Sylvain et le coup de blues de l’arrivée est loin derrière moi. Il ne reste plus que la fierté, je ne me sens d’ailleurs même plus fatiguée.

Je retourne chercher mon vélo au parc à vélo. C’est drôle de voir les variations d’ambiance dans ce parc entre le début de la course, pendant la course et à la fin.

Terminé ! On rend le vélo et c’est terminé !

Le vélo récupéré, je vais le rendre aux loueurs. Sur la route, je discute avec quelques triathlètes. Je trouve Sylvain, et nous allons à la voiture.

Evidemment, le soleil pointe le bout de son nez à 19h…

Je suis ravie d’avoir bouclée la course, fière. Je vais pouvoir prendre un break jusque septembre.

Happy Me !

Nous prenons la voiture et rentrons pour Paris.

Je n’ai pas faim, je me force à m’hydrater beaucoup.

Le soir à Paris, je dors mal. Comme après le stage de Triathlon à Fontaineableau. Je suis si fatiguée que mes jambes bougent toute la nuit. Je me réveille aussi.

Mercredi 22 Juin

J’ai très mal au pied depuis hier. Ce midi, je suis allée chez l’ostéo qui m’a momentanément soulagée. Ce soir, j’ai de nouveau mal. Je me suis offerte un massage Thaï lundi soir. Hier je suis allée nager tranquillement. En terme de sommeil, je n’ai pas récupéré. Je ne vais pas récupérer ce soir non plus puisque je suis dans l’avion pour Nice et que j’atterris à 00h30.

J’espère ne pas être blessée. J’ai très envie d’être en forme et de reprendre le Crossfit, la boxe. Les sports que j’ai u peu mis de côté lors de la préparation du triathlon.

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Eleïssa Karaj
Eleïssa Karaj

Written by Eleïssa Karaj

Chief Digital Officer of a 270 people law firm, I am passionnate about innovation, entrepreneurship and sports.

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